Dans le Coeur de Dieu

par T. Austin-Sparks

A Propos de la Conférence

Le rapport suivant sur la conférence au cours de laquelle ces messages ont été donnés a été publié dans l'édition de novembre-décembre 1964 du magazine « A Witness and A Testimony ».

AESCHI (SUISSE) 1964

Il existe une communauté spirituelle constituée par le ministère de ce petit journal qui ne pourra jamais être plus que spirituelle. C'est-à-dire qu'il ne sera jamais possible pour les lecteurs de tant de parties du monde de se rencontrer en un lieu et à un moment donné - jusqu'à ce que nous soyons dans la gloire. Mais nous pensons que c'est un ministère du Christ envers vous tous que de vous raconter ce qui se passe lorsqu'un rassemblement représentatif a lieu, comme dans le cas d'Aeschi 1964.

Pendant de nombreuses années, le Seigneur a toujours semblé accorder une bénédiction spéciale aux moments où Son peuple se rassemble, en dehors des nations. Ces occasions rappellent tellement les rassemblements des tribus d'Israël dans les temps anciens, lorsqu'elles chantaient leurs « chants d'ascension » en convergeant vers Sion.

La rencontre après une longue séparation et - souvent - un isolement ; la découverte de tant d'expériences mutuelles non réalisées ; le partage de l'histoire intérieure de Ses actions ; le chant et la prière ensemble ; et le festin préparé de nourriture céleste ; tout cela se combine pour aboutir à une nouvelle vision, à une force renouvelée et à une sainte inspiration pour quitter le sommet de la montagne pour les vallées et la plaine à nouveau. Il en a été ainsi - dans la bonté du Seigneur - une fois de plus cette année en Suisse.

En ce qui concerne le lieu : Aeschi est un village de l'Oberland bernois, situé à quelque 1 000 mètres au-dessus du niveau de la mer et du lac de Thoune. En contrebas, le lac, qui s'étend de Thoune à Interlaken, est bien visible. Au petit matin d'un jour du Seigneur, les mots me viennent spontanément à l'esprit :

« Oh, repos du Sabbat en Galilée ;
Oh, calme des collines,
Où Jésus s'est agenouillé pour partager avec Toi
Le silence de l'éternité,
Interprété par l'amour. »

Au-dessus et de chaque côté du village, s'étendant jusqu'à l'horizon, se dressent les puissantes montagnes de l'Oberland, avec leurs neiges éternelles et leurs vallées verdoyantes.

Au cours des sept dernières années, le Seigneur nous a donné un endroit idéal pour ces rassemblements. La coopération chrétienne des propriétaires de l'hôtel dans lequel nous hébergeons la plupart des participants à nos conférences n'est pas la moindre des bénédictions. En outre, nous avons épuisé toutes les autres possibilités d'hébergement disponibles dans les environs et, lors des réunions, nous étions pleins à craquer. Cela soulèvera de sérieuses questions si une autre conférence est envisagée.

En ce qui concerne les participants, quelque dix ou onze pays étaient représentés, le plus grand contingent venant de France.

Maintenant, vous attendez peut-être impatiemment de connaître le ministère.

Nous commencions chaque jour par des « prières » à la table du petit déjeuner. Un bref message était donné avant la prière. Ce ministère a été partagé : LAMBERT, WARKE et SPARKS. Nous nous sommes ensuite retrouvés pour la session du matin à 10h30. Tout au long de la conférence, M. SPARKS a eu pour thème de la matinée : « Dans la pensée de Dieu ». Bien que de nombreuses références bibliques au « potier » et aux « vases » aient été utilisées, la référence de base était Jérémie 18. L'idée directrice était que le vase fabriqué par le Potier est une expression de la pensée du Potier, de sorte que toutes les expériences de l'argile et les activités souveraines du Potier sont liées à une Pensée qui se manifestera pleinement dans l'être et le service du vase - progressivement aujourd'hui - et de manière définitive dans les âges à venir. On se rendra compte que, pour six matinées complètes, beaucoup de choses ont été couvertes. Les après-midi - à deux exceptions près - n'ont fait l'objet d'aucun arrangement.

Les sessions du soir ont été consacrées au thème « Dans le cœur de Dieu » : « Dans le cœur de Dieu ». Ce thème nous a conduits à travers les huit étapes de la vie d'Abraham, depuis la répudiation du monde jusqu'au point culminant de l'unité dans la passion de Dieu, dans l'offrande du « Fils que tu aimes », où le dernier pas dans le cœur de Dieu a été franchi, et où Dieu a pu dire « Mon Ami ».

Les deux après-midi mentionnés ci-dessus comme « exceptions » étaient : l'un lorsque nous sommes allés ensemble en autocar à Grindelwald, afin de profiter de la beauté du pays, en particulier pour ceux qui étaient nouveaux dans le pays.

L'autre fut une surprise pour nous tous.

Sans aucune attente ou allusion à ce sujet, on nous a demandé s'il serait possible d'organiser un service de baptême, car quelqu'un qui était venu au Seigneur à Aeschi l'année précédente souhaitait donner son témoignage. Lorsqu'on a su que la demande avait été faite, un autre a fait savoir qu'il n'attendait qu'une telle occasion. Après avoir demandé des facilités pour ce service de témoignage et fait savoir qu'il était définitivement envisagé, deux autres personnes se sont présentées avec la même demande. Ainsi, le vendredi après-midi, nous sommes repartis en autocar vers une petite ville éloignée où le pasteur avait mis son église et son baptistère à notre disposition et avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour nous aider. Nous avons rempli la chapelle, et personne n'oubliera ce moment de vie si précieux et béni que nous avons vécu. Ce fut un moment fort de la conférence et nous étions tous remplis de joie.

Les deux matinées du Jour du Seigneur nous ont réunis autour de la Table du Seigneur. À ces moments-là, un flot de louanges spontanées s'est élevé de la part de nombreuses personnes présentes, dans leurs différentes langues. C'est un véritable témoignage du « Un Seul Pain », Un Seul Corps et Une Seule Vie.

Tout le ministère a été donné en trois langues : d'abord en anglais, puis interprété en allemand et en français. Les hymnes ont également été imprimés dans les trois langues. Cela n'a créé aucune confusion dans la louange, et les chants ont été une partie très inspirante de la conférence.

Cette conférence, bien que triomphante et bien remplie, ne s'est pas déroulée sans conflit. Il n'y a pas lieu de s'en étonner, mais les formes prises par les conflits sont rarement les mêmes et peuvent tirer une certaine force de leur caractère inattendu. Cependant, à notre connaissance, personne ne peut dire qu'Aeschi 1964 n'était pas en vie ou en puissance.